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Parcours d’un agiliste au KanbanDay

KanbanDayPour avoir eu la chance d’assister à la première édition du KanbanDay, je vous propose une restitution de cette expérience qui fut extrêmement enrichissante.

Après avoir participé à quelques salons Agile ces derniers mois, je me suis rendu compte que, souvent, j’ai pu m’enrichir des différentes rencontres effectuées aux détours des couloirs de ces salons. Il est vrai qu’étant un praticien averti de l’agilité, j’essaye de choisir les conférences qui, à première vue, me permettent d’explorer de nouvelles contrées. J’avoue avoir été comblé par le KanbanDay, dont les conférences auxquelles j’ai pu assister ont, pour la majorité, été à la hauteur de mes attentes.

Cet article a donc pour objectif de vous proposer une restitution d’une partie de mon parcours au KanbanDay 2015.

Kanban en contexte non IT

Injonction ParadoxaleMa journée a commencé par la conférence de Christophe Keromen, un retour d’expérience de la mise en place de Kanban en contexte non IT. Du moins le titre évocateur nous laisse présupposer qu’il s’agit d’un retour d’expérience.

N’étant pas un adepte des retours d’expérience, j’ai choisi cette session pour les talents de l’orateur, que j’avais déjà vu à l’œuvre lors d’une soirée du FKUG. Je n’ai finalement pas regretté mon choix, car il ne s’agissait en fait pas d’un retour d’expérience, mais plutôt d’une description de sa démarche de coaching, qui aurait d’ailleurs très bien pu se dérouler à l’identique dans un contexte IT.

Christophe nous a brillamment décrit son approche, en précisant les différents outils et modèles utilisés afin d’aider son client à atteindre son objectif. L’objectif affiché de son client est de prendre soin de ses employés afin que ces derniers prennent eux-mêmes soin de leurs clients. Par-delà cet objectif très actuel, Christophe nous introduit la notion d’injonction paradoxale (voir photo ci-dessus). En effet, vouloir faire en sorte que ses employés retrouvent le plaisir au travail tout en gardant un mode de management inadapté semble voué à l’échec.

Pour renverser la tendance, la démarche proposée se déroule en 3 phases. Une première phase exploratoire, permettant de savoir d’où on part. Une seconde phase d’organisation, pour réussir la transformation. Cette phase étant illustrée par le célèbre adage « petit à petit l’oiseau fait son nid ». L’idée étant qu’il faut aborder la transformation pas à pas. Puis, une dernière phase de mise en action.

Pour en savoir plus sur la conférence je vous invite à consulter sa présentation sur slideshare. En espérant également qu’une vidéo de la conférence puisse être bientôt disponible.

World Café

Il s’agit d’un atelier dynamique permettant de brainstormer sur différents thèmes à choisir.

Dans un premier temps, tous les participants sont invités à proposer une idée ou un thème sur lequel nous souhaiterions débattre. Chacun prend donc 5 minutes pour réfléchir à son thème avant de le synthétiser sur un post-it, afin de le présenter à l’ensemble du groupe. Vient ensuite une phase de dotvoting permettant de sélectionner les deux thèmes à débattre lors de l’atelier. Le nombre de thèmes à sélectionner se fait en fonction du nombre de personnes dans l’atelier. En effet, nous étions une dizaine à participer à cet atelier, ce qui nous a permis de constituer deux groupes de réflexion.

Une fois les thèmes sélectionnés, les deux personnes les ayant proposés se voient endosser le rôle de « porteur d’un thème ». Dans ce rôle, ils ont pour consigne de prendre des notes afin de synthétiser les différentes réflexions proposées par leurs groupes lors d’une première séance de brainstorming. Celle-ci est timeboxée et s’achève par un mélange des groupes. En effet, à l’issue de cette première phase, le « porteur du thème » de chaque groupe est rejoint par les membres du groupe opposé, ce qui lui permet d’élargir les possibilités de réponses à ses questions. Dans cette seconde phase, également timeboxée, le « porteur du thème » prend la peine de synthétiser les réflexions ayant eu lieu lors de la première séance, avant de laisser la parole aux nouvelles personnes l’ayant rejoint.

L’atelier est ensuite conclu par la restitution des différentes réflexions par les porteurs des deux thèmes choisis.

A l’issue de cet atelier, un tour de table de l’ensemble des participants a permis de collecter le ressenti général vis-à-vis de ce format d’atelier.

L’avis général était très positif, malgré un léger sentiment de frustration de la plupart des participants. En effet, le timing très serré nous contraint à être rapides et synthétiques, ce qui peut nous empêcher d’aller au bout de nos pensées. Par ailleurs, la restitution finale étant uniquement faite par le porteur du thème, la synthèse qui en découle se trouve nécessairement amputée d’une partie des réflexions. Mais, le filtre qui s’opère fait également partie de l’intérêt de l’exercice.

Comment j’ai amélioré mon Kanban grâce à Bison futé

IMG_20150528_165712Cette session, proposée par Cyrille Deruel, a aiguisé mon intérêt, car j’ai toujours apprécié les analogies faites entre la vie de tous les jours et l’agilité. Il est vrai que l’analogie du trafic routier est souvent utilisée pour illustrer Kanban, mais il faut avouer que Cyrille a poussé l’analogie jusque dans ses retranchements. Il faut saluer le travail de recherche effectué pour réaliser cette conférence.

Le plan de la présentation était inspiré de 5 des principes Kanban : visualiser le flux, limiter le travail en cours, gérer le flux, rendre explicite les règles et s’améliorer.

Parmi les analogies présentées, j’ai noté celle concernant la réduction récente de la vitesse de périphérique parisien à 70km/h. En effet, cette mesure a permis d’augmenter la vitesse moyenne de 18 % sur un axe hautement encombré. Par ailleurs, la ville de Lyon est allée plus loin en proposant de faire varier la vitesse limite autorisée en fonction des heures de la journée. En effet, est-il toujours pertinent de limiter la vitesse à 70km/h à 3h du matin quand le périphérique est désert ?

Je vous invite à parcourir sa présentation dont voici le lien sur slideshare.

Conclusion

Pedagogie AgileJ’ai donc passé une journée très enrichissante aux travers de ces différentes conférences et ateliers, mais j’ai bien failli passer à côté de l’essentiel. En effet, ayant prévu de participer à une soirée Quickies chez Soat, je ne pensais pas rester pour la keynote de fermeture. Je ne me souviens pas par quel cheminement de pensées je suis passé pour finalement me dire « bon allez, j’y vais quand même ! » mais, il s’avère que ce fut la meilleure décision de ma journée.

La keynote « L’agilité dans la pédagogie », nous a été présentée par Christian den Hartigh, un professeur des collèges de l’éducation nationale, qui restituait ses réflexions et leurs mises en pratique autour des bienfaits de l’agilité dans la pédagogie. Une présentation qui nous a tous soufflés (mind blowing, comme disent les anglo-saxons). Christian nous a avoué avoir découvert le manifeste Agile en 2012 et ce fut une vraie révélation pour lui. Au KanbanDay, il nous a parlé d’Agilité bien mieux que la plupart de ceux qui se disent experts en la matière. Sa bibliographie impressionnante (voir photo ci-dessus) nous révèle toutes les contrées qu’il nous reste à explorer pour encore nous améliorer dans la compréhension de l’humain et de ses interactions au sein de chaque organisation.

Je vous invite à consulter son blog très intéressant et un article relatant cette conférence, qu’il avait déjà réalisée lors d’un MeetUp du Club Agile de Caen. De plus, voici le lien slideshare de sa présentation.

Félicitations à l’ensemble des organisateurs pour cette première édition du KanbanDay très réussie. Et merci de nous avoir permis de faire de nouvelles découvertes.