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[Agile-Tour] iPhone et Agile, l’amour vache

Néosoft_Article_Iphone et Agile
Le Jeudi 28 Octobre s’est déroulé à Paris le salon Agile Tour 2010. Pour ma première participation à cet évènement, j’ai assisté à l’excellente présentation de Guillaume Duquesnay et Jean-François Grang d’OCTO Technology : “iPhone et Agile, l’amour vache”. Présentée de manière originale et décalée sous la forme d’une love story, cette session aborde une association qui semble prometteuse : développer sur iPhone en utilisant les méthodes agiles. Guillaume et Jean-François nous racontent cette histoire par des retours d’expérience très intéressants. Pour vous mettre en appétit, je vous cite le pitch de cette session originale :

“Il l’avait remarqué, elle était séduisante, cette techno. Enfin il avait trouvé quelqu’un à l’esprit aussi libre que lui, préférant la spontanéité au cérémonial, la passion plutôt que les fausses promesses.
Elle le trouvait rassurant, ce processus, bien charpenté, mature mais ouvert, toujours tourné vers les autres et à l’écoute. Elle avait besoin de respectabilité, c’était un bon parti, pas du genre à la cloîtrer.
Vinrent l’émoi des premiers rendez-vous, la passion des premières fois, puis la routine, le doute, les désillusions, la vaisselle cassée, les infidélités, les cris, les pleurs, les réconciliations.
Si vous voulez connaître la fin de l’histoire et découvrir si l’appli iPhone et le processus agile sont vraiment faits pour être ensemble…”
Et bien lisez cet article !

L’attirance

Toute histoire d’amour commence d’abord par l’attirance de l’un vers l’autre ; les méthodes agiles semblent bien adaptées pour les développeurs iPhones. Ceux-ci sont passionnés, très sociables, ouverts d’esprit et communiquent beaucoup, une qualité qu’ils partagent avec les processus agiles.

De plus, Jean-François nous explique qu’un projet iPhone est très rapide : de 6 à 8 semaines. Pour une fois, enfin la techno est rapide ! Et ça, ça plait particulièrement au Coach Agile.

Et puis, il faut bien l’avouer, développer sur iPhone, c’est la classe ! Guillaume nous montre un exemple : Vous commencez à décrire votre job “Alors moi je travaille sur l’interface d’une application de monitoring de gestion de risques pour les assurances dans le domaine de… ” Et là, le drame, tout le monde a décroché et personne ne comprend ce que vous faites. “Moi je développe sur iPhone”, là tout le monde comprend, les gens sortent leur iPhone pour récupérer votre appli, vous êtes la star de la soirée. CQFD.

Dernier point, c’est cette sensibilité à l’ergonomie que l’on retrouve sur iPhone. L’ergonomie est fon-da-men-tale ! Et cela va même plus loin que ça : l’esthétique devient même un critère important ! Dans une équipe de devs iPhone, tout le monde veut participer à l’ergonomie et l’esthétique de l’application, en proposant des idées, en donnant des feedbacks réguliers. Tout le monde est impliqué dans un domaine d’ordinaire quasi-délaissé dans les projets classiques, et qui apporte une énorme plus-value à l’appli.

La séduction

Etape indispensable à toute love-story qui se respecte : la séduction.

L’un des charmes du développement sur l’iPhone qui font craquer les processus agiles est le management visuel. Cela consiste à faire des storyboards d’écrans iPhone, ce qui est visuellement très concret et pertinent. Un simple coup d’oeil suffit à comprendre le scénario d’utilisation de l’appli avec la succession des différents écrans. Simple, efficace, pragmatique, souple, agile !

Les processus agiles, de part leur cycles itératifs, correspondent parfaitement aux cycles d’évolution rapides des applis iPhone. De même, l’industrialisation des tests charme d’autant plus les devs iPhone qu’elle est très bénéfique notamment pour les tests automatiques d’interfaces graphiques.

L’appli iPhone se base sur un principe très important ,construire sa communauté. Rappelez-vous que les volontaires pour tester une appli sont les premiers fans ! Fédérer les clients s’avère indispensable pour que l’appli soit bien classée. Et le classement est primordial par rapport au modèle de vente particulier utilisé : l’AppStore. Si le lancement est raté, le produit est mort. Aussi, le challenge à relever est le suivant : une appli arrivant sur l’AppStore a un semaine maximum pour être dans le top du classement. Pour y parvenir, Il faut faire du buzz !! Cela révèle l’importance de la communauté d’utilisateurs.

A priori, développer sur iPhone en utilisant les méthodes agiles semble être très performant en associant le meilleur des 2 mondes… pour le meilleur et le pire ?

Vaisselle brisée

Mais, comme toute histoire de couple, il y a des périodes de doute, de crise, de vaisselle brisée, celle-ci n’échappe pas à la règle.

Guillaume reproche aux devs iPhones d’être des cow-boys, un peu grandes gueules, ne sachant pas s’arrêter quand il faut. Il nous cite le cas de ce Scrum Master arrivé fraichement sur un projet qui a su s’intégrer avec brio et ensuite mené à la réussite ce projet. Il a même reçu les félicitations du N+2, un ton solennel dans l’open-space… jusqu’à la vanne déplacée d’un dev. Ambiance.
Ceci montre qu’il faut savoir s’adapter aux différentes phases pour respecter les autres, il y a un moment pour tout.

De son côté, Jean-François reproche aux coachs agiles leur côté girouette : l’équipe subit trop de changements ! Comme cet algo de liste triée qui a été réécrit 5 fois car les besoins changeaient beaucoup trop fréquemment…

Le coach Agile rétorque que les devs trichent parfois sur le rythme de travail : il faut garder un rythme soutenable : bosser tard le soir est très fatiguant sur la longueur, c’est de la triche sur les métriques car au final, l’équipe subit une baisse de vélocité. Combien de “nocturnes” ont ainsi été faites pour boucler à temps une release ? Les méthodes agiles font normalement travailler les équipes sous pression positive, à un rythme qui pourrait être maintenu indéfiniment. Il est fort improbable que finir à 22h tous les soirs rentre dans le cadre du “rythme soutenable”.

Pour les devs iPhone enfin, la rétrospective : c’est trop long !! Les protocoles sont trop lourds, comme par exemple la description des tâches, ces processus vont à l’encontre du développement rapide caractéristique de la plateforme iPhone.

Le ton monte, les esprits s’agacent, s’énervent. Mais alors, la grande question se pose, notre histoire arrive-t-elle à une impasse ?

Thérapie de couple

La solution s’impose d’elle-même, il faut s’adapter l’un à l’autre et trouver des compromis.

L’équipe de devs doit arrêter de tricher : on se fixe des horaires limites (par exemple 20h le soir). Il faut respecter le rythme soutenable imposé et ne pas faire de “rushs”. On retrouve là encore la notion de time-boxing chère aux méthode agiles, qui peut très bien s’appliquer ici à la journée de travail.

De son côté, le coach agile doit adapter les processus :

  • pourquoi pas préparer avant une liste des feedbacks des différentes personnes utilisant / travaillant sur l’appli, et faire une rétro simplifiée de 30min ?
  • rendre les rituels plus funs, en accord avec l’esprit cool et branché des devs iPhone

Conclusion

Et vous ? Comment va votre couple techno / méthodo ?
C’est sur cette question adressée au public que se termine la session : Guillaume et Jean-François nous ont délivré une excellente présentation, tant sur le fond que sur la forme. Cette session nous aura démontré l’importance du couple techno / méthodo dans un projet, et l’intérêt du couple spécifique iPhone / méthodes agiles. Une belle histoire qui semble bien partie pour durer.